[n° ou bulletin] est un bulletin de  Titre : | 11 - Octobre 1993 - Guerre et paix : la prévention des conflits en Europe | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Lawrence Freedman, Auteur ; Pierre HASSNER, Auteur ; Dieter SENGHAAS, Auteur ; Stefano Silvestri, Auteur ; Carlos ZALDIVAR, Auteur ; Nicole Gnesotto (1954-), Directeur de publication, rédacteur en chef | Année de publication : | 1993 | Importance : | 63 pages | Format : | 17 cm X 24 cm | Langues : | Français (fre) | Catégories : | Concepts politiques généraux :Idées politiques, idéologies :Idéologie Organisations internationales:Organisations régionales d'Europe :Union de l'Europe Occidentale (UEO) Relations internationales:Etat de conflit ou de non-conflit :Guerres, conflits armés Relations internationales:Etat de conflit ou de non-conflit :Tensions / Tension Relations internationales:Instruments des relations internationales :Dissuasion (nucléaire) / Deterrence Relations internationales:Instruments des relations internationales :Intervention (militaire) Relations internationales:Instruments des relations internationales :Prévention des conflits Relations internationales:Instruments des relations internationales :Sécurité collective / Common security Relations internationales:Types de relations inter-étatiques :Communauté internationale / International Community Relations internationales:Zones géopolitiques présentes ou passées :Yougoslavie (ex) Termes géographiques:Amériques / Americas :Amérique du Nord:Etats-Unis d'Amérique / United States of America (USA) Termes géographiques:Europe / Europe Termes géographiques:Europe / Europe :Europe de l'Est:Russie / Russia
| Mots-clés : | Europe Intervention (militaire) Prévention des conflits | Résumé : | Depuis plus de deux ans, guerres et atrocités d'un autre âge s'enclavent - peut-être durablement - au sein d'un continent européen pourtant majoritairement porté vers la prospérité, la sécurité retrouvée et l'extension des libertés fondamentales. Cette coexistence immédiate de la paix et de la guerre n'est pas imputable au seul effondrement yougoslave. Dans l'ensemble de l'ex-Union soviétique, ce schéma se répercute à l'échelle de telle ou telle République d'Asie centrale et menace à tout instant de s'étendre au sein même de la Russie ou entre celle-ci et l'un ou l'autre de ses anciens satellites.
Pendant plus de quarante ans, la menace communiste et la dissuasion nucléaire avaient gelé l'Europe sous le double sceau d'une stabilité relative pour tous et d'une tyrannie clairement réservée à la partie orientale du continent. L'explosion des libertés politiques à l'Est a supprimé cette fracture et banalisé paradoxalement l'ordre européen dans une sorte d'anarchie régionale des plus traditionnelles : la fin de la guerre froide signifie en effet en Europe le retour des guerres réelles. A cette nuance près, toutefois, qu'un conflit à Sarajevo n'implique plus le risque d'une conflagration mondiale, mais signifie seulement qu'une guerre fait rage à Sarajevo.
Un différentiel de sécurité s'accroît désormais d'ouest en est et du nord au sud de l'espace stratégique européen : Washington est plus en sécurité que Bonn, Londres que Paris ou Rome, et ces derniers beaucoup plus que Budapest, Kiev ou Skopje. Si la notion de sécurité collective a quelque valeur, c'est davantage celle d'un mythe ou d'un objectif à long terme que d'une réalité pour l'Europe de 1993. La règle est plutôt celle aujourd'hui de l'inégalité des Européens face à la guerre, de la diversité des réactions face à tel ou tel conflit, du primat donc des divergences nationales sur les solidarités contractuelles ou de fait.
Car les nationalismes qui nourrissent désormais les nouvelles logiques de guerres européennes ne sont pas l'apanage de l'ancien empire soviétique. Pour la Communauté européenne et plus généralement l'ensemble des Occidentaux, la gestion des guerres des autres est devenue à la fois une nécessité commune et une variable parmi d'autres de leurs intérêts nationaux. La menace collective avait naguère suscité un réflexe de réponse collective ; à risques aujourd'hui limités et différents, réponses minimales et divergentes. Un certain degré de nationalisme est ainsi redevenu normal dans les politiques de sécurité des partenaires occidentaux. Cumulé aux difficultés monétaires ou économiques de chacun d'eux, il rend compte en partie de l'échec commun aux Douze, aux Etats-Unis, et à la Communauté internationale dans son ensemble, face à la guerre dans l'ex-Yougoslavie.
Sans doute fallait-il laisser du temps au temps : de même que l'efficacité de la dissuasion nucléaire ne s'est pas ordonnée en un jour, de même une certaine adaptation était-elle nécessaire aux démocraties européennes pour mettre en oeuvre une diplomatie préventive - ou punitive - digne de ce nom. Ni les institutions existantes, ni la pensée stratégique commune n'étaient adaptées aux nécessités nouvelles de la gestion des crises européennes. S'agissant notamment de la légitimité de l'usage de la force, les démocraties ont dû - et le processus semble malheureusement loin d'être achevé - réapprendre à sortir du cadre étroit de la légitime défense individuelle ou collective : quand, par qui, et pourquoi le recours à la force peut-il être alors légitime ? Pour arrêter, voire prévenir une agression ? On savait déjà, depuis Tocqueville, que les démocraties ont une difficulté, quasi naturelle, à penser la violence : la Yougoslavie ne sera-t-elle qu'une confirmation de leur impuissance - ou de leur démission ? L'ordre démocratique européen peut-il cohabiter avec des poches de barbaries prétendument limitées, aux frontières de la Communauté ?
Ces questions ne sont que quelques-uns des dilemmes quotidiennement soulevés par les nouveaux conflits parsemés désormais en Europe. Hors de toute polémique, l'Institut a souhaité confronter les points de vue de cinq parmi les plus éminents spécialistes européens des questions de sécurité : Pierre Hassner (Centre d'Etudes et de Recherches internationales), Dieter Senghaas (université de Brême), Carlos Zaldivar (Cabinet du Premier ministre espagnol), Lawrence Freedman (King's College, London), Stefano Silvestri (Istituto Affari Internazionali). Sur les thèmes du nouveau désordre européen, du refoulé des nationalismes, de la responsabilité commune des Douze dans la prévention des crises, de l'usage de la force et de la limitation des conflits, chacun apporte à tour de rôle des éléments de réflexion, sans doute différents, mais indispensables à l'élaboration de toute solution concrète. Sans apporter de réponse définitive aux conflits en cours, ni épuiser une question qui reste le défi majeur de l'Europe post-communiste, l'ensemble de ces essais constitue néanmoins, nous l'espérons, une contribution indispensable à la création - ou la survie - d'un ordre de paix et de liberté juste et durable en Europe. | Note de contenu : | Sommaire :
Introduction 1
Guerre et paix en Europe : problématique générale 4
Les conflits ethniques ou le retour des nationalismes 17
Les conditions de la paix 28
Les politiques d'intervention militaire en Europe 38
Les ramifications de la guerre 54 | En ligne : | http://www.iss.europa.eu/uploads/media/cp011f.pdf |
[n° ou bulletin] est un bulletin de  11 - Octobre 1993 - Guerre et paix : la prévention des conflits en Europe [texte imprimé] / Lawrence Freedman, Auteur ; Pierre HASSNER, Auteur ; Dieter SENGHAAS, Auteur ; Stefano Silvestri, Auteur ; Carlos ZALDIVAR, Auteur ; Nicole Gnesotto (1954-), Directeur de publication, rédacteur en chef . - 1993 . - 63 pages ; 17 cm X 24 cm. Langues : Français ( fre) Catégories : | Concepts politiques généraux :Idées politiques, idéologies :Idéologie Organisations internationales:Organisations régionales d'Europe :Union de l'Europe Occidentale (UEO) Relations internationales:Etat de conflit ou de non-conflit :Guerres, conflits armés Relations internationales:Etat de conflit ou de non-conflit :Tensions / Tension Relations internationales:Instruments des relations internationales :Dissuasion (nucléaire) / Deterrence Relations internationales:Instruments des relations internationales :Intervention (militaire) Relations internationales:Instruments des relations internationales :Prévention des conflits Relations internationales:Instruments des relations internationales :Sécurité collective / Common security Relations internationales:Types de relations inter-étatiques :Communauté internationale / International Community Relations internationales:Zones géopolitiques présentes ou passées :Yougoslavie (ex) Termes géographiques:Amériques / Americas :Amérique du Nord:Etats-Unis d'Amérique / United States of America (USA) Termes géographiques:Europe / Europe Termes géographiques:Europe / Europe :Europe de l'Est:Russie / Russia
| Mots-clés : | Europe Intervention (militaire) Prévention des conflits | Résumé : | Depuis plus de deux ans, guerres et atrocités d'un autre âge s'enclavent - peut-être durablement - au sein d'un continent européen pourtant majoritairement porté vers la prospérité, la sécurité retrouvée et l'extension des libertés fondamentales. Cette coexistence immédiate de la paix et de la guerre n'est pas imputable au seul effondrement yougoslave. Dans l'ensemble de l'ex-Union soviétique, ce schéma se répercute à l'échelle de telle ou telle République d'Asie centrale et menace à tout instant de s'étendre au sein même de la Russie ou entre celle-ci et l'un ou l'autre de ses anciens satellites.
Pendant plus de quarante ans, la menace communiste et la dissuasion nucléaire avaient gelé l'Europe sous le double sceau d'une stabilité relative pour tous et d'une tyrannie clairement réservée à la partie orientale du continent. L'explosion des libertés politiques à l'Est a supprimé cette fracture et banalisé paradoxalement l'ordre européen dans une sorte d'anarchie régionale des plus traditionnelles : la fin de la guerre froide signifie en effet en Europe le retour des guerres réelles. A cette nuance près, toutefois, qu'un conflit à Sarajevo n'implique plus le risque d'une conflagration mondiale, mais signifie seulement qu'une guerre fait rage à Sarajevo.
Un différentiel de sécurité s'accroît désormais d'ouest en est et du nord au sud de l'espace stratégique européen : Washington est plus en sécurité que Bonn, Londres que Paris ou Rome, et ces derniers beaucoup plus que Budapest, Kiev ou Skopje. Si la notion de sécurité collective a quelque valeur, c'est davantage celle d'un mythe ou d'un objectif à long terme que d'une réalité pour l'Europe de 1993. La règle est plutôt celle aujourd'hui de l'inégalité des Européens face à la guerre, de la diversité des réactions face à tel ou tel conflit, du primat donc des divergences nationales sur les solidarités contractuelles ou de fait.
Car les nationalismes qui nourrissent désormais les nouvelles logiques de guerres européennes ne sont pas l'apanage de l'ancien empire soviétique. Pour la Communauté européenne et plus généralement l'ensemble des Occidentaux, la gestion des guerres des autres est devenue à la fois une nécessité commune et une variable parmi d'autres de leurs intérêts nationaux. La menace collective avait naguère suscité un réflexe de réponse collective ; à risques aujourd'hui limités et différents, réponses minimales et divergentes. Un certain degré de nationalisme est ainsi redevenu normal dans les politiques de sécurité des partenaires occidentaux. Cumulé aux difficultés monétaires ou économiques de chacun d'eux, il rend compte en partie de l'échec commun aux Douze, aux Etats-Unis, et à la Communauté internationale dans son ensemble, face à la guerre dans l'ex-Yougoslavie.
Sans doute fallait-il laisser du temps au temps : de même que l'efficacité de la dissuasion nucléaire ne s'est pas ordonnée en un jour, de même une certaine adaptation était-elle nécessaire aux démocraties européennes pour mettre en oeuvre une diplomatie préventive - ou punitive - digne de ce nom. Ni les institutions existantes, ni la pensée stratégique commune n'étaient adaptées aux nécessités nouvelles de la gestion des crises européennes. S'agissant notamment de la légitimité de l'usage de la force, les démocraties ont dû - et le processus semble malheureusement loin d'être achevé - réapprendre à sortir du cadre étroit de la légitime défense individuelle ou collective : quand, par qui, et pourquoi le recours à la force peut-il être alors légitime ? Pour arrêter, voire prévenir une agression ? On savait déjà, depuis Tocqueville, que les démocraties ont une difficulté, quasi naturelle, à penser la violence : la Yougoslavie ne sera-t-elle qu'une confirmation de leur impuissance - ou de leur démission ? L'ordre démocratique européen peut-il cohabiter avec des poches de barbaries prétendument limitées, aux frontières de la Communauté ?
Ces questions ne sont que quelques-uns des dilemmes quotidiennement soulevés par les nouveaux conflits parsemés désormais en Europe. Hors de toute polémique, l'Institut a souhaité confronter les points de vue de cinq parmi les plus éminents spécialistes européens des questions de sécurité : Pierre Hassner (Centre d'Etudes et de Recherches internationales), Dieter Senghaas (université de Brême), Carlos Zaldivar (Cabinet du Premier ministre espagnol), Lawrence Freedman (King's College, London), Stefano Silvestri (Istituto Affari Internazionali). Sur les thèmes du nouveau désordre européen, du refoulé des nationalismes, de la responsabilité commune des Douze dans la prévention des crises, de l'usage de la force et de la limitation des conflits, chacun apporte à tour de rôle des éléments de réflexion, sans doute différents, mais indispensables à l'élaboration de toute solution concrète. Sans apporter de réponse définitive aux conflits en cours, ni épuiser une question qui reste le défi majeur de l'Europe post-communiste, l'ensemble de ces essais constitue néanmoins, nous l'espérons, une contribution indispensable à la création - ou la survie - d'un ordre de paix et de liberté juste et durable en Europe. | Note de contenu : | Sommaire :
Introduction 1
Guerre et paix en Europe : problématique générale 4
Les conflits ethniques ou le retour des nationalismes 17
Les conditions de la paix 28
Les politiques d'intervention militaire en Europe 38
Les ramifications de la guerre 54 | En ligne : | http://www.iss.europa.eu/uploads/media/cp011f.pdf |
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